quelques notes à propos du projet : séquences
Le
lieu est une ville imaginaire, une ville qui aurait gardé une
architecture prestigieuse, mais qui n’aurait plus que deux fonctions :
industrie et dortoir. Ses deux espaces se seraient développés de part
et d’autre d’un long canal qui traverse la ville.
Côté dortoir, lorsque la nuit tombe, la ville est plongée dans
le noir, immobile, alors que l’usine ne cesse jamais son activité.
Kijé le personnage principal erre dans la nuit, au fond l’usine gronde.
Kijé
est embarqué dans un cortège étrange qui déambule dans la ville
«morte». Les personnages sont inspirés par la mythologie : oneirois
( hommes volants), faunes, dryades ( nymphes)...La scène est éclairée
par les lampions qu’ils transportent avec eux, comme une saignée de
lumière dans la ville plongée dans l’obscurité.
Les membres de ce cortège fantasmagorique déshabillent kijé, et le couronnent d’une tête de cerf
qui prend vie à la place de son visage. Kijé est mené en tête du cortège.
L’investissement
de la ville au début de la nuit par le cortège est accompagné d’une
forte poussée de végétation, qui croît tout au long des scènes, le
cortège mène Kijé à une place centrale où un orme géant vient de sortir
de terre pour surplomber la ville. La végétation petit à petit se
substitue à l’architecture de la ville.
Ce
passage qui serait le moment clé du récit : un temps suspendu (
quelques secondes ), serait mis en valeur par un «silence» musical et
une recherche sur le «souffle» d’un vent qui serait revenu sur cette
ville.
Même si c’est encore la
nuit, c’est le premier point de vue on l’on «respire».
Au pied de l’arbre, Kijé est médusé. Peut-être voit-il un arbre pour la première fois de sa vie.
Le jour en se levant révèle la ville sous son jour habituel,
Kijé se retourne pour vérifier la présence du cortège qui disparaît
sous ses yeux. Le canal est traversé par les hommes de part et d’autre,
le ronflement de l’usine resurgit...